La liberté du Noir est enchaînée à celle du Blanc. Aussi déprimant que ce constat puisse paraître, il ne s’agit ni de pessimisme ni de résignation, mais du versant moral de l’oppression politique. Les Blancs doivent libérer leur imaginaire de la créature inhumaine qu’ils durent inventer pour justifier leur appétit vorace pour la conquête, la domination, l’exploitation et la violence. Nul ne fera ce travail à leur place. La créature inhumaine est enfermée dans une prison physique et psychique dont eux seuls possèdent la clé. Par conséquent, la personne noire doit refuser de se reconnaître dans le miroir déformant d’un mal-être qui n’est pas le sien.

Nathalie Etoke